RIEN QUE L’AMOUR *
RIEN QUE L’AMOUR *
A à ces vies planquées
Dans les sanglots de la lie
A ces cris étouffés
Par les garrots de l’ennui
A Ces mains tendues
Qu’on ne peut satisfaire
A ces yeux pendus
Aux gibets de la misère
Aux enfants de la douleur
Jetés ici-bas
La haine dans le cœur
La mort à bout de bras
Aux chiens galeux
Que l’on flanque à l’oubli
Aux gens heureux
De la cécité et du déni
A ces yeux hagards
Qui ne savent pas crier
A ces chants d’espoir
Qu’on ne peut étouffer
A ce chant d’oiseau
Brisé dans son envol
Aux enfants de salauds
Qui ont fait école
A tous ces amis
Que je connais pas
Aux pas démunis
Qui se retrouvent chaque fois
Aux silences chaotiques
Du désespoir aussi
Au feeling de la musique
Qui ne fait pas de bruit
Aux sermons convaincus
Des prêtres de malheur
Aux paroles entendues
Par la raison du cœur
Aux tortionnaires avoués
Ne pouvant s’endormir
Aux hommes brisés
Par toutes les tortures
A ceux des petits matins
Une balle entre les deux yeux
Qui reviendront demain
Pour mettre le feu
A ces peuples enchaînés
Aux poteaux de l’histoire
A ces souffles écrasés
Sous le poids des chars
A ces peuples qui pleurent
Des jours gorgés de sang
A ce jour qui donnera l’heure
Où se casseront les tyrans
A ces mères qui attendent
A la porte de la vie
L’enfant du bout du monde
Et l’armistice du mari
A ces mères agenouillées
Et celles qui sont debout
A ces femmes opprimés
Par des milliers de tabous
A ces cris allaités
Aux confins des aurores
De tous les bébés
Pour tromper la mort
A ces yeux étonnés
Devant la froidure
A la colère désarmée
Devant un sourire
Et puis et puis
A ces vingt ans
Que l’on perd souvent
Sans trop savoir pourquoi
Que l’on perd souvent
Sans trop savoir pourquoi
Et puis et puis
A toi mon amour
Ces portes de la nuit
Ouvertes sur le jour
Ces portes de la nuit
Ouvertes sur le jour